Une petite détente? [PV Jensen]

Il fallait que j'arrête de me torturer ainsi et de toujours préparer mes affaires soigneusement. En effet, je voulais arrête de penser à mon passé et j'étais entrain de préparer une rédaction pour les cours de ce soir... En réalité cette rédaction me servirait pour le mois prochain, mais je fus tellement rapide que pour moi avancer encore plus était un bon moyen de gagner du temps. En me rapprochant du cahier pour ma rédaction, je remarqua une lettre que j'avais déjà ouverte, mais dont j'avais oublié le contenu."Jensen-san, tu connais déjà le petit litige qui oppose Kaname à Zero n'est-ce pas? Et bien l'harmonie auquelle tu tiens tant se trouve entre ces deux hommes. Ta mission est d'essayer d'arriver à faire oublier ce litige, t'en sens-tu capable? Cross Kaien.". Habituellement, le directeur ne me parle qu'en face à face, mais là il m'avait écrit une lettre et une lettre bien ridicule devais-je dire... La requête du directeur était simple, mais insurmontable à mon avis. Comment est-ce que l'un des partis céderait? Connaissant Kaname et sa froideur légendaire, cela me paraissait impossible de lui demander un enterrement de hache de guerre envers Zero... Puis connaissant Zero et son associabilité, cela me paraissait impossible de lui demander la même chose. Le problème? Yûki! Bref, je ne voulais pas m'engrener là-dedans et j'avais d'autre chose à faire de toute façon. Je devais aller voir si Eïta n'avait besoin de rien, étant légèrement malade, je me devais de lui apporter des blood-tablets et de veiller à ce qu'elle guérisse vite, mais en réalité je voulais surtout savoir si elle pourrait bientôt m'enquiquiner comme à son habitude. Je sortis de mon appartement en emportant une double rassion de blood-tablets et je me dirigea vers l'aile des filles. Heureusement, les Day Class étaient en cours et les seuls vampires qui rôdaient dans les couloirs, parlaient entre-eux. Je n'avais donc aucun problème à me promener ainsi entre les murs de l'académie. Je continuais à aprenter les couloirs et les pièces lorsqu'un mal de tête vint me frapper... <<*De toute façon elle aime Kaname*>>... Quoi? Cette pensée ne venait pas de très loin et il me suffisait de continuer ma route quelques centimètres plus loin. Cette pensée venait du rotemburo et comme celui-ci était sur mon chemin, je décida d'aller y jeter un oeil. Arriver à l'entrée des bains, je me glissa à l'intérieur de la pièce discrètement pour finir par y aperçevoir Zero. Zero... le hunter transformé en vampire, le chargé de discipline et l'homme le plus froid que je connaisse après Kaname. Je savais qu'il était amoureux de Yûki et c'était également le cas pour Kaname, mais qu'en était-il de Yûki? Kaname, le sang-pur puissant et enivrant ou Zero, le frère qu'elle n'avait jamais eu et qui avait pris soin d'elle? Me voila, riant intérieurement et repensant à la lettre que m'avait donné le directeur. Je voulais y échapper, mais le destin semblait me contredire, fallait-il vraiment que j'aille à sa rencontre et que je lui parle? Disons que j'avais croisé plusieurs fois Zero et je savais pertinamment qu'il n'aimait pas les vampires et certainement qu'il m'enverrait sur les roses si je lui adressait la parole. Je n'utiliserais pas tout de suite mes pouvoirs, car ses pensées étaient les siennes et je n'avais pas le droit d'y pénétrer, mais je me tenta tout de même à aller lui adresser la parole. J'enleva mes habits en prenant soin de garder mon boxer de bain et attrapa une de mes serviettes que je laissais aupréalable dans un casier fermer. Je m'approcha discrètement de l'eau et m'y enfonça, Zero ne semblait pas m'avoir remarqué tout de suite et c'est donc moi qui lui adressa la parole en premier.

-" Oh, Zero-kun... Je ne savais pas que vous étiez-là, cela vous dérange t'il que je partage cette eau avec vous?"

Je m'attendais à sa réponse, mais en même temps j'avais connu bien plus pire que Zero... Simplement, je savais sensiblement que Zero n'était pas le grand méchant qu'on voulait bien nous faire croire....

Comme je m'y attendais. Zero répondait toujours avec ce ton si froid et sec, mais cela ne me dérangeait pas et je resta toujours aussi calme que d'habitude. Il me fixait froidement du regard et normalement j'aurais dû me demander ce que je lui avais fait, mais avec lui et connaissant sa manière d'agir, je savais pertinamment qu'il m'en voulait d'être un vampire. Quelle différence y avait-il fondamentalement envers les humains et les vampires? Certes, les humains n'avaient aucuns pouvoirs, ils étaient mortels et ils vivaient le jour en se nourrissant de ce que la terre leur offrait. Nous... le sang nous animait, nous vivons la nuit et nous avons des pouvoirs... C'est alors que mes pensées se tournèrent vers l'eau qui se trouva être tiède voire chaude et bien évidemment je n'aimais pas ça, mais il fallait bien essayer un jour non? En parlant de jour, il est vrai que je devais me reposer et surtout ne pas trainer dans l'académie ainsi, mais si seulement Eïta arrêtait de m'embêter. La complication était telle que résonner Zero me prendrait probalblement cent ans de plus, mais honnêtement je le comprenais et surtout nous avions peut-être un point en commun... Kaname! Je ne le portais pas vraiment dans mon coeur, car au fond je sentais que son histoire d'harmonie n'existait que parce que Yûki existait. En le regardant dans les yeux, je sentais cette espèce d'hypocrisie qu'avait mon géniteur dans le regard et je ne pouvais m'empêcher de demander si son action auprès de l'académie était réellement bonne. Certains êtres pensent que les vampires sont simples à comprendre, mais ils se trompent. Il n'y a rien de plus compliqué à comprendre qu'un vampire et un être humain et essayer de les réunirs me parraissait être une bonne idée, mais qu'en était-il réellement? La plupart des Day Class ne savent pas que les vampires existent alors pourquoi parler d'une harmonie entre les deux camps? Je n'étais dans aucun camp, car je savais que le mal rôdait autant chez les vampires que chez les humains, mais je n'étais contre aucun des deux non plus, car le bien existe autant chez les humains que chez les vampires. Pourquoi Zero réagissait de la sorte alors, pourquoi nous haïssait-il à ce point?

-"Nous ne sommes pas obligés de dormir la journée, nous pouvons vacquer à d'autres occupations, mais vous avez raison... je ne devrais normalement pas sortir en plein jour alors que les Day Class sont en cours..."

Non, je lui disais pas ce qu'il voulait entendre, ces paroles étaient réellement pensée et je ne mentais jamais. Qu'il me croit ou pas, ça ce n'était pas mon problème! Mais c'était à mon tour de lui poser une question et je savais déjà ce qu'il allait me répondre, mais je tentais le coup quand même!

-"Hum... dites-moi Zero-kun... ne devriez-vous justement pas être en classe à l'heure actuelle? Les autres ça va, mais connaissant Yûki elle va encore vous le reprocher! Pourquoi ne l'aidez-vous pas plus? Si ma question vous dérange, je vous en pries, n'y répondez pas!"

Je devais certainement l'enerver plus que jamais, mais ma franchise me perdra une nuit ou l'autre.

Je l'avais à nouveau prédit... c'était donc ainsi, je n'avais pas le droit de citer Yûki devant Zero. Et bien qu'il en soit ainsi, de toute façon je ne savais même pas de quoi je me mêlais. Il est vrai que je n'avais pas peur de grand chose en ce bas monde et je pouvais à ma guise continuer de parler de Yûki pour l'enerver, mais ça n'était pas mon but. Je n'avais pas cet aspect fondamentalement méchant en moi et j'en étais soulagé. Je voulais juste le comprendre, je voulais juste savoir pourquoi il parraissait si froid et si en colère quand on évoquait Yûki. Après tout j'étais capable des pires choses quand quelqu'un salissait la mémoire de Lily, donc je ne pouvais que comprendre. J'avais bien faillis tué un Level E pour protêger Alex par le passé, j'avais bien faillis enlever la vie à un Night Class parce qu'il parlait de Lily vulgairement. Avais-je donc quand même hérité du côté obscure de mon géniteur? Voila pourquoi je ne franchissais jamais cette ligne si fine entre la compassion et la haine, parce que je ne pouvais pas en vouloir aux humains puisque j'aimais l'une d'entre elle! Je ne pouvais pas en vouloir aux vampires puisque ma mère en était une et pourtant je pouvais les haïr parce que mon géniteur en était un et qu'un humain s'en était pris à Lily jusqu'à la mort. Je ne pouvais pas me permettre de blâmer tous les êtres qui se présentait en face de moi pour la simple et bonne raison que parmi eux se cache des êtres biens et fondamentalement bons. Un hunter et un vampire avaient ôté la vie de Lily, un vampire avait ôté ma raison d'être et ma joie, ainsi que des centaines de vie, un hunter avait ôté la vie à ce vampire qui en avait ôté des centaines... J'avais expréssement demander à ce que ce hunter ne soit pas juger pour son acte et ma parole avait eu du poid jusqu'à ce qu'il se fasse lui-même tuer par un vampire. Cette ronde de cadavres me pesait énormement et pourtant je ne pouvais pas changer le mal qui ronge de jour en jour et de nuit en nuit, des êtres qui ne cherchent que cela. Un être humain en détresse serait capable de vendre son âme au diable pour y échapper, un vampire c'était pareil. Beaucoup de gens le savent! Je me considère comme un être de Satan et pourtant je ne souhaite que trouver le chemin du paradis, celui qui me conduira à Dieu. Le vampirisme n'est pas une maladie, mais une malédiction et ce pour le reste des temps. Je m'enfonça un peu plus dans cette eau trop tiède à mon goût et je laissa échapper un soupir. Je regarda le chasseur en face de moi et lui adressa à nouveau la parole avec un ton toujours aussi calme.

-"Gomen! Je ne parlerais plus d'elle je vous le promets! J'ai l'impression que vous souhaitez me poser une question alors je vous en prie n'hésitez pas! Sachez seulement que je ne suis pas votre ennemi."

La plupart des vampires furent de vrais menteurs et cela à cause de leur nature, mais moi j'avais fait des promesses à des êtres chers et il était hors de question que je mente à qui que ce soit!

J'avais l'impression que mon corps fondait subitement sous l'infime chaleur qui émanait de cette eau, je n'aimais décidemment pas la chaleur, mais je trouvais que Zero savait bien refroidir l'air alors je m'y habituais. Avec ma main gauche, je fis un petit cercle invisible autour de moi et refroidis l'eau qui était d'une température nettement plus froide que celle d'avant, en outre, j'avais pris soin de ne pas refroidir le reste de l'eau pour que Zero ne sente rien. Je regarda son cou et je me rappellais qu'un sceau l'ornait, c'est alors que je regarda ma main gauche et je repensais à la douleur que j'avais subis avec le mien. Ils avaient dû être au minimum cinq sur moi pour pouvoir me le graver dans la chair, d'autant plus qu'elle se refermait à chaque fois, mais ils perssistèrentt pendant deux jours. Reito aura quand même réussis à m'infliger ce qu'il voulait par-dessus tout et je crois qu'il me haïssait autant que je le haïssais! Je me remis à penser à Kokoro, mon ange noir qui avait réussis à me faire oublier peu à peu mes peines et mes douleurs, mais hélas... elle dû quitter l'académie pour emprunter un autre chemin que le mien, la reverrais-je un jour? Je ne le saurais peut-être jamais, mais je n'avais jamais encore sentis qu'elle était en danger même si à l'heure actuelle je ne savais pas où elle se trouvait. J'avais passé bien des années dans cette académie et je devais le reconnaitre, à force de vouloir laisser la solitude envahir mon être, je devrais certainement ne pas la blâmer quand je ne voudrais plus d'elle. D'ailleurs la question de Zero était intéressante, que lui voulais-je? Très franchement, je voulais le connaitre un peu plus, j'aimais apprendre des autres pour enrichir mes connaissances, puis il fallait reconnaitre que Zero avait un caractère quelque peu aguicheur en matière de froideur. Je devais même dire pire qu'un vampire, à une seule différence près... Kaname et lui avait le même regard glacial en surface, mais en profondeur celui de Zero était de loin le plus vrai... parce qu'il était encore humain? La colère et certainement la peur l'animait, cette façade si stricte n'était, selon moi, qu'une défense face à l'inconnu pas si inconnu que ça. Puis, il avait été élevé dans une famille de hunters, donc il était normal qu'il nous "traque", mais j'étais intéressé de voir à quel point le directeur donnais ses ordres. Une humaine, un vampire et un hunter pour faire respecter l'harmonie des races, je trouvais cela complèxe, mais en même temps très symbolique. A mon avis, les deux hommes ne le voyaient pas ainsi. Je le regarda à nouveau et remarqua que ses yeux étaient à présent fermés, avait-il ne serait-ce qu'une once de confiance infime en moi, pour me laisser ainsi près de lui sans ouvrir les yeux? Je n'étais pas dans son esprit et je le savais très intelligent, il pourrait déguainer son bloody-rose en moins de deux secondes ce qui ne serait pas très malin puisque je le désarmerais en moins d'un quart de seconde, mais je voulais espèrer un peu de le voir avoir un semblant de confiance en moi. Je lui répondis très honnêtement et cette fois, c'est moi qui ferma les yeux.

-"Non, c'est vrai. Je ne suis pas là pour la chaleur de l'eau, car je n'aime pas la chaleur. En réalité, j'ai reçus un ordre du directeur, mais ma véritable présence à vos côtés et simplement dûe au fait que j'ai envie d'apprendre à vous connaitre un peu plus. Je sais très bien que vous le refuserez, mais je me devais d'essayer et puis je connais votre colère envers ma race, alors je ne vous blâme pas!"

Comme je l'avais déjà dit plusieurs fois, je fus sincère avec lui comme avec n'importe quelle personne en face de moi. Comment Zero prendrait le fait qu'un être méprisable à ses yeux lui parle avec autant de franchise et de respect?

Je ne voulais absolument pas utiliser mes pouvoirs télépathique sur lui, mais malgré cela j'arrivais à lire en lui comme dans un livre ouvert. Je n'entrevais pas son passé biensûr, mais ses pensées actuelles. Je savais que j'étais de trop et j'étais même légèrement surpris qu'il ne m'ai pas jeté dehors plus tôt, mais ses paroles valaient bien plus que de simple mise en garde. Il ne voulait pas d'une amitié avec ma personne et je ne lui en avait même pas demander, il ne me croyait pas et c'était son droit. Ce que Zero animait autour de ma race, je la ressentais également et ses paroles ne faisaient que me conforter dans l'idée que je me faisais moi-même de ma propre race. Je savais que ce mot que je venais d'utiliser n'était pas approprié pour lui, ni même pour moi, comment pouvais-je encore parler de colère alors qu'il s'agissait bien de haine! Oui, la haine m'entraînait avec elle chaque jour, mais au lieu de la retourner contre les autres, à juste titre, je la retournais contre moi. Je n'avais jamais demandé à naître ainsi, j'aurais voulu contempler le soleil et ses magnifiques rayons, j'aurais voulu ne serais-ce qu'un instant me sentir vivant et non pas survivant, mais il en était ainsi. J'étais condamné à ne jamais pouvoir aprécier les rayons de ce soleil porteur de vie, j'étais condamné à ne jamais me sentir vivre et à errer dans les ténèbres, qui à présent, étaient mon domaine, mais je ne m'en plaignais pas pour autant. En quel honneur voulais-je connaitre l'être humain en face de moi? Et bien pour moi cela me parraissait évident, je voulais simplement connaitre toutes les personnes qui croisaient mon regard, je voulais certainement réparer les erreurs de ma nature et je savais que cela m'était impossible. Au fond, il avait raison, ma race, mon monde, n'était que tromperie et illusion, les vampires sont par nature des êtres démoniaque, tuant juste pour le plaisir et pour cette soit-disante faim. Des êtres que les êtres humains devaient éviter à tout prix, mais malgré cela... je maintenais mon avis sur mes semblables. J'avais rencontré des vampires sincères, malheureux, chamboulés, tristes, joyeux, nerveux, antipathiques, intelligents et même de ceux qui voulaient aider leurs prochains, mais ça... allez le faire entrer dans un esprit fermer. Il y a des avantages à être un vampire, mais il y a beaucoup de désavantages... Voir mourir les uns après les autres, tous les êtres vivants que nous avons côtoyé, errer d'année en année avec toujours ces mêmes rides inexistantes sur nos visages, ne se nourrir que de sang et ne jamais pouvoir complètement connaitre les vraies saveur de la nourriture en général... ne jamais voir le lever du soleil, ne jamais pouvoir donner de la chaleur à personne et vous appellez ça du bonheur vous? Croyez moi, si j'avais pû choisir ce que j'avais voulu être, il y a longtemps que mon choix serait fait, mais je prend ma condition comme une sorte de bien fait pour les autres, car moi, j'avais décidé de donner tout ce que je pouvais donner pour ceux qui en avaient vraiment besoin. Après un petit moment d'absence, je sortis de l'eau, me sécha légèrement avec la serviette et je marcha jusqu'aux "vestiaires". J'ouvris mon casier et j'en sortis un cahier noir orné de bordure en dentelle blanche... ce cahier me tenait à coeur, car c'était celui de Lily et quand je l'avais ouvert pour la première fois, je fus surpris de voir que toutes les pages de ce cachier comportait mon prénom. Je ne voulais en aucun cas montrer mes faiblesses à quiquonque, mais j'avais besoin de me ressourcer auprès de ce simple tas de feuilles. Je l'emporta avec moi et n'entra pas dans l'eau, je préfèrais la laisser pour Zero... Je m'asseya juste au bord, laissant mes jambes tremper dans celle-ci. Je levait les yeux au ciel, comme absent, avant d'effleurer délicatement, du bout des doigts, ce précieux bien qu'elle m'avait laissé comme un héritage de grande valeur. Je regarda alors Zero dans les yeux et lui tint ces paroles.

-"En quel honneur? Aucun, je veux simplement apprendre à connaitre les gens et les choses qui m'entourent..."

Je regarda à nouveau le cahier et repris la parole.

-"Je ne vous demande pas de me croire, ni même une amitié de tout façon je préfère la solitude... et vous avez tout à fait raison de vous méfiez, seulement... je crois encore qu'il existe des êtres sur cette terre qui en valent réellement la peine. Vous avez parler de mon monde et je me permet de parler du vôtre l'ayant quelque peu côtoyé... J'ai parlé de colère avant, mais je pense que pour vous comme pour moi, le mot était trop faible. Je ressens de la haine envers mes congénères, envers ce monde, envers la race humain et bien plus encore... seulement, j'ai fait des promesses à des gens qui m'étaient précieux et jamais je ne trahirais ces promesses. Encore une fois, croyez-le ou non, mais il n'y a qu'une personne que j'aimais réellement dans ce monde. Moi démon et vampire, elle ange et humaine... un vampire et un humain lui ont sauvagement ôtés la vie et il me l'ont enlevée... Je ne me plains pas, au contraire, c'est peut-être dû à ma stupidité, mais en parlant d'elle je la fait encore exister. Dites-moi encore que mon monde et le vôtre ne peuvent pas se rapprocher ne serait-ce qu'un infime instant. Pour moi, peu importe la race, tout ce que je sais c'est que deux hommes ont massacré une fillette de onze ans sans aucune once d'humanité pour l'un et aucune once de responsabilité pour l'autre. Vampires, humains, ils commettent tous les mêmes crimes!"

Je savais que j'ennuyais profondément Zero avec mes états d'âme qui n'en étaient pas, mais peu importait... comme je le lui avais dit, la personne que j'aimais le plus était partis... alors à quoi bon discuter?

Le dialogue avec Zero était donc impossible comme je l'imaginais, sa fierté était telle qu'il ne pouvait pas montrer ses faiblesses aux autres et surtout pas à quelqu'un comme moi. Si il pensait que je m'étais complètement dévoilé, il se trompait, le drame auquel je venais de faire allusion était connu de pratiquement tous. Il avait raison sur un point, les hommes se tuaient entre-eux pas pour la nourriture, mais alors n'étais-ce pas plus grave? Je veux dire, les vampires sont nés prédateurs et leur seule nourriture se trouve être du sang, mais les êtres humains ont tellement plus de loisirs et de plaisirs variés qu'ils se laissent aller à la tuerie sans aucune raison. Tout ceci me fit sourire intérieurement, le rat se fait manger par le chat, le chat se fait manger par le serpent et le serpent par le crocodile, mais que cela signifie t'il quand un crocodile mange un autre crocodile? La même chose que quand un animal se fait manger par un humain et que l'humain se fait attaquer par un vampire, dans ce raisonnement il est question d'une sorte de chaîne alimentaire, mais alors que cela signifie t'il quand un vampire s'attaque à un autre vampire, ou un humain à un autre humain? Par contre, tous le monde est différent, il y a des végétariens qui ne toucheront jamais aux animaux et un des vampires qui ne toucheront jamais aux êtres humains. Tel était mon cas, je ne touchais pas aux humains et ne me nourrissait pas d'eux, mais pour Zero ça n'était même pas la question. La haine qu'il éprouvait, ne s'en irait probablement jamais et la mienne non plus, mais moi j'essayais de composer avec et apparemment lui non. Je le sentais très instable, j'avais l'impression qu'il s'était étonné à ce que je sorte si rapidement et d'un côté il pouvait se détendre grâce à mon absence. Tout ça je le perçevais grâce à son énergie et j'étais d'autant plus content que je ne m'étais pas trompé, Zero ne parraissait pas ce qu'il parraissait. Son instinct de chasseur mêlé à sa haine lui forgeait une carapace en acier, mais à l'intérieur il était blessé et certainement fatigué. Honnêtement, je ne pouvais pas lui faire changer d'avis et franchement cela m'était égal, durant ma pénible existance, j'avais compris qu'essayer de changer les gens ne servait à rien dès lors qu'il ne voulait pas changer... Dans ce cas de figure c'était pareil, il ne voulait pas changer de point de vue et c'était son droit, même tout à son honneur, mais moi je ne pouvais pas rester assis tranquillement dans un endroit où je n'avais pas ma place. Je ne souhaitais pas lui faire changer d'avis, mais simplement instorer un dialogue avec lui, apprendre à le connaitre, mais si il n'en avait pas envie, le dialogue serait sans issus. Je décida tout de même d'essayer une dernière fois, mais cette fois ça ne sera pas moi qui parlerait. Il n'y aurait même pas de dialogue et même si c'était très dur pour moi de lui faire confiance au point de le confier à lui, j'étais prêt à le faire... Puis je savais qu'elle serait fière de moi en me regardant agir ainsi, même depuis le ciel, alors je le fis. Je me releva, me sècha à nouveau, m'habilla rapidement et m'approcha de Zero. Je m'accroupis à sa hauteur et posa délicatement le cahier sur le bord du petit bassin proche de lui, puis lui dit.

-"Il est vrai que mes congénères tuent parce qu'ils vous voient comme de la nourriture, mais n'est-il pas plus grave de se tuer sans raison les uns et les autres? Je ne veux pas vous faire changer d'avis, mais comme je vous l'ai dit, je veux apprendre à vous connaitre et comprendre votre avis. Je pense qu'avant tout, vous devriez comprendre le mien alors je vous laisse ceci. Dans ce cahier vous trouverez le fonctionnement d'un être que vous haïssez, mais j'espère que vous pourrez tout de même le lire et essayer de le comprendre. Je vous demanderais toutefois de ne pas l'abîmer et d'en prendre soin, car à la base il n'est pas mien. Voyons ce que vous penserez des écrits d'un être comme vous, humain, sur un être comme moi, vampire. Prenez votre temps, je ne vais pas vous dérangez plus. Je vous souhaite un bon bain."

Je me releva et me dirigea vers la sortie, j'avais encore l'espoir qu'il ne rejette pas ma requête et me demande de ne pas m'en aller, mais l'espoir pouvait parfois être une utopie. Je n'avais pas encore atteint la sortie, mais qui sait? Peut-être l'atteignerais-je ou pas, un seul mot suffisait à cet instant.

Je l'avais espèrer et il l'avait fait... Zero avait ouvert le cahier, mais un long chemin restait encore à parcourir avant qu'il ne change d'avis. Pas extérieurement, mais intérieurement, j'espèrais simplement que Lily puisse lui faire prendre conscience que dans ce monde, un vampire ne valait pas nécessairement un vampire. Lily n'était qu'une enfant et pourtant elle était douée d'une grande maturité et d'une plume superbe, ce cahier était remplis de vrais sentiments et d'une âme, après tout il n'y avait peut-être que moi pour la ressentir, mais cela me convenait parfaitement. Je me trouvais au pied de la porte et je pus aperçevoir Zero ouvrir le cahier, je me sentais dès lors, apaisé et j'avais l'impression d'avoir accomplis quelque chose, même si cette chose semblait futile et peu important. Je n'avais encore jamais montré ce cahier à quiquonque, mais je savais au fond de moi que Zero était la personne idéale pour le lire à part moi. Je ne voulais pas nécessairement que Zero me comprenne, mais je voulais qu'il connaisse le point de vue d'un autre être humain et pur qui plus ai... Je ne pourrais jamais supprimé la haine qui animait Zero, mais je pouvais peut-être l'apaiser ne serait-ce qu'un tout petit peu, moi ou Lily! Elle avait le don de réconforter n'importe quel être dans ce monde, même avec sa petite moue triste, elle arrivait quand même à rendre heureux la personne la plus malheureuse. J'avais été heureux en sa présence et depuis qu'elle n'est plus là, je tourne dans le vide comme une coquille vide qui ne césserait de s'ouvrir et de se fermer. C'est pour ça que dans les moments pénibles, je parcours une page de son cahier et immédiatement je me sens libéré. Si seulement j'avais été un humain, j'aurais pû un jour mourir et la retrouver, mais Dieu en avait décidé autrement et je devais quoi qu'il arrive, survivre en ce bas monde en me résonnant que je ne la reverrais plus jamais! J'ai le don de voir certaines personnes décédées, mais elle.... je ne l'ai jamais revu. Pour ma mère ce fut pareil, je ne l'avais plus jamais revue et je regrette de ne pas l'avoir plus connue. Si cette immense peine et haine que je ressentais pouvait me permettre d'aider certains autres dans les mêmes conditions que moi, alors j'étais prêt à prendre le temps qu'il faudrait pour ça. Si Zero avait sortis son bloody-rose, je lui aurais peut-être demandé d'appuyer sur la gachette, mais ça aurait eu un impact important sur lui et je n'aurais pas pû l'aider à faire face au jugement comme je l'avais fait pour l'assassin de mon géniteur. Enfin, je me fis sourire à cause de cette pensée, car je me sentais pris au piège. Personne ne pouvait me tuer sous peine d'être lourdement sanctionné et je ne pouvais me donner la mort... Je laissa échapper un soupir inaudible avant de poser ma main sur la poignée de la porte, laissant ainsi Zero être tranquille et de toute façon si je tardais trop à aller voir Eïta, elle serait capable de venir me chercher par les cheveux. Je descendis donc la poignée avant de franchir le seuil de la porte, je referma celle-ci derrière moi et je continua mon chemin jusqu'à Eïta. La journée serait longue, mais la nuit le serait encore plus....

FIN